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SYNDICAT CGT de GDF

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PRIVATISATION : STRATEGIE DE GROUPE CONTRE SERVICE PUBLIC

Dans la même série :

x Amont gazier

x Sécurité d’approvisionnement et stabilité des prix

x Stratégie de groupe et service public

o Quelles alternatives ?

o Pôle public de l’énergie publique

Deux projets s'opposent sur le contenu stratégique et sur l'affectation des ressources. L'investissement dans l'exploration ne relève ni du service public, ni d'une stratégie industrielle, mais d'une stratégie de groupe qui vise la marge.

Les capacités de financements ne sont pas extensibles. L'argent ne s'utilise pas deux fois, il faut faire des choix !

Choisir d'être un grand distributeur/transporteur en Europe ou un groupe financier à l'affût des "niches". Choisir des partenariats adossés sur des contrats de fourniture à long terme ou des échanges capitalistiques, reflets des contreparties exigées. Choisir de renforcer les réseaux et le maillage en Europe ou investir dans l'achat de champs gaziers.

On ne peut "faire un peu de tout" car pour exister dans l'exploration/production, il y a un minimum (colossal !) à investir.

C'est dans l'aval gazier, que doit se développer prioritairement GDF : en l'élargissant la distribution, en améliorant la sécurité, en respectant l'environnement, en développant les réseaux de transit et les capacités d'accueil de GNL.

La modernisation d'un service public ouvert sur l'Europe permettrait la prise en compte d’autres priorités :

§           Quels besoins sociaux (prix, desserte, sécurité, droit à l'énergie..) ?

§           Quelles créations d'emplois ?

§           Quelles cohérence de la politique énergétique ?

§           Quel rôle du service public en Europe ?

§           Quel type de coopérations en matière énergétique dans une Europe élargie ?

§           Quelle maîtrise publique et citoyenne sur un secteur stratégique ?

En fait la stratégie développée par GDF en ferait un acteur de la privatisation en Europe.

L'idée de GDF est de "couvrir" environ la moitié des clients éligibles. GDF parle ainsi de "contrôler" 15% de ses approvisionnements (la moitié du marché ouvert à la concurrence en 2003), les pouvoirs publics parlent de 25% car ils se mettent dans le cadre de l'accélération de l'ouverture. Cela permettrait de faire, aux consommateurs éligibles, des offres de prix plus « alléchantes ».

Mais GDF ne définira jamais son prix. Ses parts resteront minoritaires. Aujourd'hui, GDF ne possède que 11% d'ELGIN-­FRANKLIN à peu près autant dans MURDOCH, et dans SNOHVIT (dont vient de se désengager Total car la nécessité de transformation en gaz liquide rend l'opération financièrement trop élevée…), 20% ou un peu moins dans NJORD. Tout cela en Mer du Nord où il ne sera jamais l'opérateur réel.

Le risque d'être "avalé" par un pétrogazier (donc le besoin d’ouvrir le capital) est inconsistant . « L’Europe gazière » n'est pas en mutation. Sur les 5 opérateurs historiques, 4 ont une logique d'Etat qu'ils soient publics, semi-publics ou privés. On n’imagine donc pas une concentration supplémentaire. Aucun de ces opérateurs, y compris ceux associés à un pétrolier, ne possèdent autrement que marginalement de champs gaziers ni ne se fournissent chez "leur" pétrolier ; ils s'alimentent sur les marchés de long terme.

Avec 10 milliards de cash-flow annuels et des capacités d'emprunts très importantes, GDF ne peut seul financer les acquisitions à hauteur des 25% annoncés. L'argumentaire est simple : "trouver des partenaires". Econome en cash, l'ouverture du capital est donc réclamée. Ses conséquences seraient pourtant importantes :

§         Il s'agirait d'une spoliation des usagers qui ont contribué à "construire" GDF.

§         Une rémunération des actionnaires serait exigée (identique aux fonds de pension)

§         Les actionnaires, même minoritaires, participeraient aux décisions stratégiques

Dans cette perspective, la logique de rentabilité immédiate se substituerait à la logique de service public et entraînerait un passage très rapide sous la coupe des pétroliers.

L'ouverture du capital serait aisée. Il suffit d’un amendement au moment du débat de la Loi de Transposition et GDF deviendrait une SA. Mais rappelons que la directive n’impose que l'ouverture du marché et non celle du capital.