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INFORMATIONS – COMPAREZ !

Risque santé : La légionellose

Lorsque la Direction décide d’une info, nous sommes plutôt satisfaits ; las, le contenu méritait mieux ! Nous ne savons plus lequel d’entre nous a qualifié le document que vous avez reçu de velléitaire et bordélique… Mais quitte à polémiquer autant polémiquer utile. Nous vous livrons donc le fruit de l ‘étude que nous avons réalisée au printemps dernier avec nos petits moyens.

Le risque est surtout à prendre en considération dans les hôpitaux, les maisons de retraites… Néanmoins dans un environnement comme le nôtre, des facteurs aggravants de risque individuels sont à considérer (age croissant - sexe masculin M/F=2,5 – tabagisme, alcoolisme - immunodépression : cancer, diabète, traitements corticoïdes – affections respiratoires chroniques…). Il semble également que le risque de propagation de cette bactérie augmente avec l’utilisation de systèmes de production d’eau chaude dont la température est volontairement limitée pour enrayer les risques de brûlures. Une bonne solution serait de limiter cette température au plus près de l’utilisation et non pas à la source.

Sous un angle plus « statistique », nous parlons d’une maladie dont les déclarations sont en progression constante. 77 décès sur 582 cas déclarés en 2000. Pourtant, le nombre réel de cas serait plutôt supérieur à 1000, tant il est vrai que les médecins ne déclarent toujours pas systématiquement cette maladie, comme le prévoit la réglementation depuis 1987. En corollaire, il semble également que le taux de mortalité assez élevé des formes graves s’explique par un diagnostic trop tardif de médecins sans doute pas assez sensibilisés. Les antibiotiques traditionnellement prescrits dans ce cas (pénicilline, céphalosporine), sont inefficaces contre les pneumonies à légionelles, contrairement aux macrolides. Pour être complet, on notera qu’un test remboursé existe, mais qu’il ne permet que la détection du sérogroupe 1 et sa fiabilité n’est pas absolue (40% des cas).

D’après l’Institut de Veille Sanitaire, sur 440 cas déclarés en 99, le lieu de contamination est demeuré inconnu dans 54% des cas, les hôpitaux sont à l’origine de 19% des contaminations, suivis par les maisons de retraites / lieux de travail / loisirs > 11% (il est regrettable, pour notre travail de syndicaliste, d’avoir regroupé ces sources dans la même catégorie), les structures hôtelières > 10%, les voyages à l’étranger > 5% et les établissements thermaux > 1%. A l’exception des hôpitaux où les réseaux d’eau sont régulièrement en cause, des études portant sur les cas « épidémiques » - par opposition aux cas isolés – incriminent régulièrement les systèmes de climatisation. Ce type de contamination ne se produit pas directement par l’air réfrigéré mais par les vapeurs relâchées dans l’atmosphère ; un piéton passant à proximité (jusqu’à quelques centaines de mètres) de l’immeuble pourra être contaminé. Le laboratoire de la ville de Paris a contrôlé 70 installations de 95 à 99 ; 75% se sont révélées positives à la légionelle.

En considérant l’aspect réglementaire, seules les installations de climatisation dépassant 500 kW sont soumises à la législation sur les installations classées. Entre 50 et 500 kW, elle font simplement l’objet d’une déclaration. S’agissant des réseaux d’eau chaude sanitaire, seuls les hôpitaux ont l’obligation d’effectuer un contrôle annuel. Quant à la détermination d’un seuil, l’OMS situe le risque à partir de 1000 légionelles par litre d’eau, et 50 dans les hôpitaux. Cette dernière valeur serait d’ailleurs reprise dans une circulaire actuellement en cours d’élaboration. Pour le reste, le décret 89-3 fixe les seuils relatifs aux salmonelles, staphylocoques pathogènes, bactériophages fécaux et entérovirus ; notons enfin qu’aucun texte ne s’intéresse à la conception des circuits d’eau.

Les actions de prévention sur les circuits d’eau les plus fréquemment évoquées sont :

§         Une température de production d’eau chaude supérieure à 50°.

§         Faire couler l’eau régulièrement à tous les points d’eau, et surtout avant tout usage en cas d’inutilisation prolongée.

§         Mise en place d’un plan de maintenance avec traçabilité, (détartrage, vidange, nettoyage, désinfection annuelle pour les ballons et canalisations).

§         Suppression des bras morts en cas de travaux.

Les actions curatives les plus fréquentes sont :

§         Le choc chimique (injection de chlore dans le circuit).

§         Le choc thermique (température portée à 70° dans tout le circuit).

Sur le plan d’action de la RIF, nous saluons l’effort mais nous apprécierions une attitude aussi musclée pour des sujets dont le danger est plus avéré ! (nous avons toujours des sites floqués à l’amiante). Nous pensons que si la gravité de la légionellose n’est pas négligeable, les agents de la Région ont autant de risques d’être contaminés sur les lieux de travail qu’au dehors.

Toutefois, les responsabilités incombant à l’employeur doivent conduire la direction à prévenir ce risque.

En termes d’action, nous voyons d’un bon œil l’information du personnel – aussi bien vis à vis du travail que de l’environnement extérieur – nous sommes favorables à des températures de 60° pour la production d’eau chaude et limitée à 50° au points de distribution. Concernant l’établissement d’un diagnostic et d’un éventuel protocole d’entretien nous sommes plus perplexes : nous ignorons tout du référentiel (s’il est toutefois possible d’en établir un non contestable  en l’absence de réglementation !) et de la compétence supposée de l’intervenant. Quant à l’établissement d’un protocole d’analyse, impératif pour ce type d’intervention, cela ne semble pas avoir effleuré l’esprit de notre Direction. Pire, lorsque nous avons posé la question, nous avons eu l’impression d’être des Martiens ! Alors, imaginez lorsque nous avons demandé quel serait le seuil de dangerosité.

Nous pensons qu’avant d’engager ce type d’action, il faut déterminer ce que l’on en attend et établir tant un référentiel qu’un cahier des charges.

La lutte contre la légionellose est un sujet suffisamment préoccupant pour que notre Direction ne se contente pas d’un effet d’annonce* et d’actions menées en dilettante* !

* C’est quand même plus respectueux que « velléitaire et bordélique »